La lecture de la Parole de Dieu dans les groupes et mouvements des jeunes de l’archidiocèse de Lubumbashi. Défis et suggestions
La lecture de la Parole
de Dieu dans les groupes et mouvements des jeunes de l’archidiocèse de
Lubumbashi. Défis et suggestions[1].
Père Lambert Malungu, sdb ITSFS Lubumbashi
Introduction
Au niveau de l’Eglise du Congo,
citons le travail gigantesque[5] de l’abbé Fidèle Mabundu
Masamba du diocèse de Matadi. Celui-ci est un ouvrage de référence, à consulter
quant à l’étude et la compréhension du binôme : Parole de Dieu et Pastorale en milieu populaire, d’une part, et
d’autre part, un outil efficace pour les agents pastoraux œuvrant dans ce
milieu afin d’aider les simples gens (en l’occurrence les jeunes) d’entrer dans
la compréhension de la dynamique libératrice qui parcourt la Bible et d’y
participer en évitant le grand danger du fondamentalisme.
Notre recherche
s’inscrit dans le cadre de l’apostolat biblique recommandé par le synode sur la
Parole de Dieu. Il convient de le rappeler.
Le Magistère de l’Eglise ne cesse d’encourager la pastorale biblique
afin de favoriser l’accès du peuple croyant à la Bible en vue d’un dialogue
fécond avec le livre sacré. Car, «la Bible constitue un lieu privilégié de la
vie de l’Eglise, de l’affirmation de son identité. Elle est le lieu où se
définissent ses ministères[6]». En effet, le Magistère
de l’Eglise, du Concile de Trente au Concile Vatican II revient sur
l’importance de la pastorale biblique dans la vie ecclésiale[7]. Jean Paul II l’a aussi
rappelé et Benoît XVI y revient dans Verbum
Domini. L’exhortation apostolique post-synodale ecclesia in africa de Jean Paul II au n° 58 stipule ce qui
suit : « (…) En outre, il convient de promouvoir une formation
biblique des membres du clergé, des religieux, des catéchistes et des laïcs en
général ; de prévoir des célébrations de la Parole ; de favoriser
l’apostolat biblique (…). En somme, on cherchera à mettre l’Ecriture Sainte
entre les mains de tous les fidèles dès leur plus jeune âge». Dans cette même
ligne, Benoît XVI dans l’exhortation apostolique post-synodale Verbum Domini invite à son tour à un
engagement pastoral sérieux pour faire ressortir la place centrale de la Parole
de Dieu dans la vie ecclésiale[8]. Notre recherche se situe
dans la dynamique du premier synode pour l’Afrique et dans celui sur la Parole
de Dieu dans le cadre de la sensibilisation de l’apostolat biblique, en
particulier dans le monde des jeunes.
Objectif
Nous n’avons pas visité tous les groupes et mouvements des jeunes de toute l’étendue de l’archidiocèse de Lubumbashi, nous avons plutôt opéré un choix de certaines paroisses - où nos étudiants de quatrième année de théologie de l’institut Saint François de Sales et les novices SDB et FMA de l’institut de philosophie Saint Jean Bosco de Kansebula font l’apostolat - pour avoir une idée générale du paysage de la lecture de la Parole de Dieu. Voici le tableau représentant les groupes et mouvements des paroisses visitées :
|
Paroisses |
Groupes et
mouvements visités |
Communes |
01 |
Saint
Esprit |
Bilenge
ya Mwinda, Kizito-Anuarité (KA), Renouveau Charismatique, Kiro, Scout,
Focolari, Légion de Marie jeune. |
Lubumbashi/Kasapa |
02 |
Cathédrale
Saints Pierre et Paul |
Acolytat,
Lectorat, Groupe vocationnel |
Lubumbashi |
03 |
Bikira
Mwenye Huruma |
Acolytat,
Chorale, Kiro, Légion de Marie |
Kampemba |
04 |
Chapelle
de l’institut technique Salama |
Lectorat,
Kiro, Cercle Missionnaire, Chorale. |
Lubumbashi |
05 |
Saint
Charles Lwanga |
Chorale,
Acolytat, Kiro, Légion de Marie, Bilenge ya Mwinda. |
Katuba |
06 |
Saint
Jean |
Chorale,
Acolytat, Kiro, Légion de Marie, Bilenge ya Mwinda. |
Kamalondo |
07 |
Yesu
Mwana wa Mtu |
Chorale,
Acolytat, Kiro, Légion de Marie, Bilenge ya Mwinda. |
Kampemba |
08 |
Chapelle
Saint Boniface |
Kizito-Anuarité
(KA) |
Kamalondo |
09 |
Saint
Benoît |
Chorale |
Kenya |
10 |
Saint
Sébastien |
Acolytat
|
Camp
Vangu |
11 |
Saint
Kizito |
Chorale,
Acolytat, Lectorat, Kiro, Patronage des jeunes. |
Annexe |
En participant aux
différentes réunions de groupes et mouvements des jeunes de différentes
paroisses ci-haut mentionnées, nous avons constaté que la Parole de Dieu y est lue avec une fréquence qui dépend d’un
groupe ou mouvement à un autre, c’est-à-dire selon sa vocation ou sa
spiritualité, et cela en vue de la préparation à la liturgie dominicale où les
membres de différents groupes et mouvements devront participer. Pour la meilleure
compréhension et approfondissement de la Parole, il existe dans certains
groupes et mouvements des accompagnateurs spirituels (directeurs spirituels) ou
soit des membres compétents du groupe (présidents ou présidentes) qui
contribuent à une bonne interprétation de la Parole. En pourcentage et
proportionnellement au temps imparti aux réunions hebdomadaires, le temps mis à
la lecture de la Parole de Dieu se dessine approximativement de la manière
suivante : les Charismatiques, les Bilenge[9] ya Mwinda, les Focolari et
les lecteurs 80% du temps de la réunion ; les Servants de messes, les Vocationnels,
Kizito-Anuarite (KA) 50% ; le Kiro, le Scout, la Chorale et la Légion de
Marie 15% ; le Cercle missionnaire 10% et le Patronage n’ en fait presque
pas allusion dans ses activités.
Au patronage par contre, on ne fait presque pas recours à la Parole de Dieu d’autant que les activités commencent par la participation des membres à la messe dominicale. Cela signifie que la prédication du prêtre est suffisante et remplace valablement le temps du partage de la Parole. Aussitôt après la messe, les grandes activités commencent : les jeux, le sport, le bricolage, la danse…
2. De l’état de la lecture de la Parole de Dieu dans les groupes et mouvements des jeunes
2.1. La lecture
2.2. Le texte
Nous avons constaté par ailleurs que trop peu de jeunes viennent dans les réunions avec leur Bible. Ils possèdent dans la plupart des cas des versions bibliques moins recommandées par l’Eglise Catholique : versions protestantes [Louis second, Nouveau Testament[11] – Psaume (by the Gideons international etc.)], d’autres lisent les textes bibliques reproduits dans le feuillet pastoral Neno la Mungu[12], le Missel swahili Siku za Bwana ou le Missel français de l’assemblée dominicale (en général les lecteurs et les choristes). Comme nous pouvons le constater, il n’y a pas de contact direct avec le texte biblique en tant que tel. Il y a en revanche, un recours au raccourci pour remédier au manque de Bible dans beaucoup de foyers catholiques. Les raisons[13] avancées de ce manque de Bible sont multiples : pour certains c’est le motif économique, d’autres se sentent moins outillés – moins formés pour lire la Bible -, d’autres encore disent qu’ils ne savent pas lire (le cas de certains groupes et mouvements de la périphérie).
2.3. L’interprétation
De ce qui précède, il saute aux yeux que la Parole de Dieu dans ces milieux juvéniles ne sera pas très bien interprétée. Car, la plupart de jeunes ne possèdent pas la Bible dans son entièreté, ceux qui la possèdent, dans la plupart des cas, l’ont en versions peu recommandées[14] par l’Eglise. Et l’unique formation chrétienne qu’ils possèdent pour l’interpréter est restée en général celle qu’ils ont reçue lors de la formation, à la réception des sacrements dans leur enfance. Aussi faut-il ajouter que lors des réunions, le plus souvent, les jeunes se limitent à la lecture de l’Evangile proposée par le lectionnaire dominical. Par conséquent, l’importance de l’économie de l’Ancien Testament[15] est laissée de côté et même l’unité[16] des deux Testaments est mise en jeu, en question. Cependant, lire le texte biblique dans la Bible c’est enrichissant. La Bible contient des introductions aux différents livres, des notes explicatives, des renvois à d’autres textes, des explications supplémentaires, des lexiques, des cartes, parfois un calendrier liturgique (années A, B, C), une table alphabétique des livres bibliques de l’Ancien et du Nouveau testament. Elle est par elle-même son commentaire.
De l’autre côté, il n’existe presque pas de sessions d’initiation biblique pour les jeunes. Ils ne sont pas initiés à lire et interpréter la Parole de Dieu. Ces faits portent les jeunes, lors du partage de la Parole de Dieu à faire des interprétations fondamentalistes[17], des accentuations moralistes et une certaine tendance à lire les textes uniquement à partir de l’horizon de l’histoire présente (actualisation[18]) avec comme risque d’instrumentaliser la Bible. Aussi, ces interprétations sont-t-elles influencées par des Eglises de réveil et des sectes[19] de toutes sortes qui pullulent dans nos milieux, leurs prédications, chants et musiques religieuse que les jeunes écoutent à longueur de journées à la radio ou à la télévision, et par la prolifération sans précédent d’interprètes de la Bible que la radio et la télévision des Eglises de réveil leur offrent. Ce phénomène crée chez les jeunes une culture biblique étrange à celle de l’Eglise catholique romaine. Il ne faut pas enfin oublier le contexte socio-économique de crise dans laquelle les jeunes sont plongés, dans cette situation l’une des tentations auxquelles ils succombent, est de vouloir trouver dans la Bible des « recettes magiques », des solutions toutes faites à tous leurs problèmes[20]. En bref, faute de formation, de suivi, d’un bon encadrement dans le domaine de l’interprétation biblique, ils en arrivent à une interprétation lamentable, très pauvre de la Parole de Dieu et ne savent plus résister aux sollicitations sectaires qui s’infiltrent dans leur milieu vital et qui prétendent posséder la vérité. Le défi est donc de taille !
2.4. Les accompagnateurs ou guides de groupes et mouvements des jeunes
Nous avons noté qu’au sein de quelques groupes et mouvements, il y a des personnes capables[21]. Ils expliquent et interprètent la parole de Dieu. Ces personnes sont religieux ou religieuses, séminaristes en formation. Ils constituent une minorité de bons lecteurs de la Parole. Il y a aussi un président ou une présidente ayant joui d’une formation adéquate. C’est un élément déjà positif, un tremplin sur lequel on peut sauter pour améliorer la situation.
3. Les suggestions
Le tableau de l’état de la lecture de la Parole de Dieu que nous venons de présenter est critique : le défi est de taille. Comme ministre de la Parole de Dieu en ces milieux juvéniles, nous nous sommes sentis profondément interpellés à chercher des outils, à mettre sur pieds des stratégies pour apprendre et faire découvrir au mieux la Bible à nos destinataires de prédilection. Comment les aider à entrer dans la Bible de manière profitable ? L’interprétation de la Bible ne peut pas être le monopole de quelques spécialistes (uniquement de ceux qui suivent la formation à la vie religieuse ou sacerdotale comme nous l’avons dit ci-haut). Ensuite, comment réguler cette interprétation pour éviter autant que possible de tomber dans le fondamentalisme[22] et les dangers que celui-ci pourrait faire courir à la vie et à la foi ? Quel accompagnement et quels supports didactiques proposer aux jeunes de l’archidiocèse de Lubumbashi ? En synthèse : nos suggestions consistent à proposer une réflexion théologique et pastorale sur l’action de l’Eglise de l’archidiocèse de Lubumbashi dans sa mission première à l’égard de la jeunesse : l’annonce, la célébration et le service de la Parole de Dieu au sein de groupes et mouvements des jeunes.
3.1. Urgence de formation biblique
Nous venons de montrer que dans le domaine d’interprétation des textes bibliques chez les jeunes, il y a des lacunes sérieuses à combler et en même temps nous croyons profondément «qu’une expression authentiquement chrétienne de la foi en Jésus-Christ et une évangélisation crédible passent nécessairement par la connaissance de ce vaste domaine qu’est la Bible ».[23] Devant cet état des choses, il faut impérativement intensifier l’apostolat biblique dans les milieux des jeunes. Celui-ci doit tenir compte du contexte global où ils évoluent et habitent. Car : « La vérité chrétienne est avant tout quelque chose qui s’enseigne. Pour la transmettre dans son intégralité, il suffit dès lors d’un bon programme, de manuels adaptés, de maîtres disponibles. (…) L’affirmation sous-jacente à cette option est que les croyants doivent enrichir ce contenu en déduisant les conséquences pour la vie d’aujourd’hui. C’est dans cette conception du message chrétien, de Dieu, de l’homme et de l’Eglise que toutes les générations des croyants ont été formées. Mais ce qui se vérifie, c’est le fait que le contenu de l’enseignement dispensé reste éloigné de la vie ordinaire »[24]. Voilà pourquoi, il faut bien définir le concept de « formation biblique ». Celui-ci ne consiste pas seulement en une connaissance doctrinale des contenus historico-théologiques de la Bible, mais surtout en un appel à l’écoute de la Parole, en une formation à la sensibilité biblique, c’est-à-dire éduquer avant tout à la vertu de l’écoute, à travers le « silence intérieur », l’ouverture du cœur et la disponibilité à accueillir la Parole de Dieu pour qu’elle porte du fruit dans la vie. Soulignons avec Fidèle Mabundu que dans cette perspective, il ne s’agit pas seulement de proclamer un Evangile de la foi, mais aussi de la prospérité de la justice (p 491). En effet, « La foi en Jésus-Christ n’est pas une sorte d’opium qui endort, distrait et éloigne de la vie. Elle est une force qui engage le croyant aux transformations individuelles et communautaires que suggère l’Evangile » (p. 491)Aussi serait-il souhaitable d’initier les jeunes à lire la parole de Dieu dans cette perspective.
3.1.1. Formation des agents pastoraux parmi les jeunes[25]
A ce niveau, il importe de suggérer quelques méthodes d’interprétations qui leur conviennent. Autrement dit, dans les milieux des jeunes comment dire l’Evangile de façon qu’il soit perçu par eux comme Bonne Nouvelle de salut ? Nous savons que plusieurs démarches[28] existent pour mieux interpréter la Parole de Dieu. Il est question, pour notre part, de présenter celle qui serait profitable aux jeunes. A cet échelon, nous faisons nôtre, l’approche contextuelle proposée par l’abbé Fidèle Mabundu Masamba. C’est ce qui est facile pour eux : lire le texte dans l’horizon de l’histoire présente. Ils le font déjà dans leur partage de la Parole. Il faut maintenant bien structurer cette approche de manière à éviter les dangers qui peuvent en découler. Elle se structure autour de quatre questions directrices : Qui lira la Bible ? Avec quelle clef ? Pourquoi la lire ? Comment la lire ? D’après notre auteur, ces questions prises dans leur ensemble peuvent orienter la lecture contextuelle de la Bible vers une vision plus précise de son objectif et de ses enjeux.
La Bible à lire, oui…mais par qui ?
La réponse à cette question est simple : par les jeunes. Ils doivent eux-mêmes la lire avec leurs propres yeux, c’est-à-dire les yeux des jeunes et avec les questionnements liés à leur âge. A ce sujet, Fidèle Mabundu Masamba montre que ce n’est pas en donnant une interprétation toute faite que l’on fait accéder le peuple au texte. Le pas décisif consiste plutôt en une participation de leur part à la compréhension de la Parole de Dieu en lien avec leur vie de chaque jour[29]. Dans cette optique, le rôle de différents accompagnateurs serait de contribuer à l’enrichissement de l’interprétation, c’est-à-dire, ils sont des personnes - ressources, en mesure de guider les jeunes dans l’univers biblique plutôt que des gens qui prétendent tout savoir et avoir des réponses à tout.[30] Cette réflexion montre assez clairement que les jeunes doivent être au centre de l’engagement de l’Eglise dans sa tâche d’évangélisation des jeunes[31].
La Bible à lire, oui mais avec quelle clé ?
La lecture de la Bible à ce point de vue se situe principalement à deux niveaux : d’une part au niveau du discernement du Dieu libérateur en Jésus-Christ et permettant la transformation du croyant, en l’occurrence du jeune, et d’autre part, sur l’environnement du jeune pour une appropriation du message chrétien. En substance, il est question d’annoncer, de proclamer un Evangile de la libération et de promotion humaine. Car, si Dieu s’est révélé et continue à s’adresser à l’homme, c’est pour le sauver, le libérer (cf. Lc 4,18-19). Ce texte de Luc nous convie à une interprétation existentielle de la Bible, à penser à une Eglise attentive aux situations de vie des jeunes. En définitive, la tâche primordiale de l’animation biblique ne peut se résumer qu’en l’annonce d’un Evangile qui libère. Il s’agit ici d’une libération qui touche à tous les différents aspects de la vie des jeunes : politique, économique, social, culturel et mental[32] .
La Bible à lire…mais pourquoi ?
Cette troisième étape vient indiquer la finalité ultime de la lecture biblique dans les groupes et mouvements des jeunes. Il faut, en premier lieu rappeler que la Bible n’est pas un livre statique, ni intangible, mais en revanche une perle, un trésor toujours dynamique qu’il faut faire fructifier. L’exploration, la lecture des textes bibliques doit aboutir à un approfondissement de la foi et à un engagement concret dans le milieu vital pour l’instauration du royaume de Dieu. Voilà le but ultime de la lecture des textes bibliques[33]. L’Epître aux hébreux (He 1,1-3) est éloquente à ce sujet, elle rappelle que Dieu a parlé et il est entré dans l’histoire humaine. Cela signifie que la foi se rapporte à cet événement fondateur : l’incarnation. Il s’agit là, d’aider les jeunes à s’approprier de la Parole de Dieu et à la vivre.
La Bible à lire, oui…mais comment ?
Selon notre auteur, il est question
dans cette dernière étape de notre démarche, de créer des conditions qui
puissent rendre la foi possible par adhésion personnelle et permettre de
l’expérimenter au quotidien. Car, constate-t-on, dans l’Eglise catholique, l’évangélisation
se résume presque exclusivement en ces mots : sermons, catéchisme,
réunions de formation. Il y a risque de présenter la foi de la même façon à des
riches qu’à des pauvres, à des adultes qu’à des jeunes, quels que soient les
lieux et les conditions d’existence des auditeurs[34]. Dans ce sens, il faut
une lecture communautaire circulaire.
Communautaire : la foi chrétienne est un phénomène communautaire, puisqu’elle s’est exprimée à l’origine dans un contexte communautaire ; telles sont les caractéristiques du message chrétien : l’Evangile est fait pour être communiqué, il doit être annoncé, il est communication .Cela signifie que l’on ne peut être chrétien tout seul, on l’est toujours avec les autres[35]. D’où l’urgence d’effectuer une lecture communautaire.
Circulaire : il ne suffit pas d’être ensemble pour lire la Bible avec profit. Encore faudra-t-il promouvoir entre les participants des vrais échanges, une collaboration qui respecte la différence, qui permet à chacun de croître dans la réciprocité. Au sein d’une communauté chaque membre peut exercer son don. Ici, l’attitude des accompagnateurs et guides consistera à encourager tout le monde au partage. Car, interpréter un texte biblique ne se réduit pas aux connaissances de celui qui connaît, mais à une participation collective. Telle est donc la dimension circulaire, une relation au sein de laquelle tous les membres du groupe agissent, cherchent ensemble, et se nourrissent mutuellement de la Parole de Dieu[36].
La lectio divina, comme clef qui ouvre la porte aux jeunes à la mentalité biblique
Au regard des limites ci-haut mentionnées dans l’acte de lecture de la Parole de Dieu de la part des jeunes, la pastorale des jeunes dans nos différentes paroisses de l’archidiocèse de Lubumbashi doit redoubler d’effort pour développer et encourager une lecture de la Parole de Dieu dans le monde des jeunes qui soit : personnelle, communautaire et entraîne à rendre témoignage. Pour que cette lecture soit véritablement personnelle, communautaire et entraine au témoignage, en outre de la méthode ci-haut mentionnée, nous proposerions d’initier d’ores et déjà les jeunes à la lectio divina qui est à notre humble avis une lecture où les trois dimensions sont présentes : personnelle, communautaire et le témoignage (la charité). En effet, la dernière étape d’une bonne lectio consiste à vivre la charité comme détermination éthique (actio) et réponse historique à la parole écoutée et intériorisée. Nous pensons que le pape Benoit XVI va dans ce sens quand il exhorte les jeunes avant d’opérer des choix judicieux, de s’appuyer sur le Christ en écoutant sa Parole et en la méditant régulièrement[37]. De même, le Cardinal Carlo Maria Martini, dans son livre, Se retrouver soi-même, montre que la Constitution doctrinale Dei verbum du concile Vatican II a longuement traité ce thème et synthétisé son enseignement en quatre points :
-
Tous
les fidèles doivent avoir un accès direct à l’Ecriture ;
-
Ils
doivent la lire fréquemment et volontiers ;
-
Ils
doivent apprendre à prier à partir de la lecture directe de la Bible ;
- Le but étant de parvenir à la connaissance transcendante du Christ-Jésus, on ne peut y parvenir qu’en se référant à l’Ecriture. Il poursuit sa réflexion en indiquant la lectio divina comme moyens concrets pour que le chrétien parvienne à aborder les textes de l’Ecriture et le Nouveau Testament et qu’il puissent les comparer avec son existence[38].
La lectio Divina résume mieux la mentalité de l’homme biblique. En effet, une des caractéristiques de l’homme de Dieu dans l’univers biblique c’est le silence et l’écoute. Les prophètes aimaient fréquenter le désert pour cela. C’était le lieu par excellence du silence en vue d’écouter profondément Dieu. Jésus également avait l’habitude de se retirer dans les endroits déserts pour être en communion intense avec son Père. « Le silence aide à faire taire notre fantaisie, notre être, et à éliminer tout ce qui peut déranger. Il faut aller en prière tels des pauvres, et non tels des nantis, reconnaissant n’être pas capables de prier. Le silence écoute, accueille, se laisse animer. »[39], écrit le Cardinal Carlo Maria Martini. Il ajoute : « l’écoute est un mot-clé caractéristique de toute la tradition du peuple hébreu : « Ecoute, Israël ! » ». « Heureux plutôt ceux qui écoutent la Parole et qui la mettent en pratique ! » (Lc10,28). La plénitude de l’homme consiste donc à écouter et à mettre en pratique, dans un même mouvement[40].
L’homélie dans une messe des jeunes
Le synode sur la
parole de Dieu accorde une grande valeur à l’homélie dans une célébration
liturgique. En effet, « (…) Elle fait
partie de l’action liturgique et elle a pour fonction de favoriser une
compréhension plus large et plus
efficace de la Parole de Dieu dans l’aujourd’hui de leur vie. On doit éviter les homélies vagues et
abstraites, qui occultent la simplicité de la Parole de Dieu, comme aussi les
divagations inutiles qui risquent d’attirer l’attention plus sur le prédicateur
que sur la substance du message
évangélique. (…) »[41]. Dans les messes des
jeunes, elle doit être particulièrement bien soignée : adaptée à leur contexte, à leurs problématiques et il convient de le faire avec beaucoup de
créativités, de simplicité et de profondeur de façon que la Parole soit vivante.
Elle doit, en outre, être participative, claire, centrée sur la parole de Dieu
de façon à entrainer les jeunes à aimer la parole de Dieu et à y fonder leur
vie. Pour être concret, l’homélie d’une
messe des jeunes doit répondre à trois
exigences, à savoir :
1.
La
communication d’une expérience
2.
La
communication qui pousse à la sequela
3.
La
communication qui suscite en eux l’espérance[42].
Il convient enfin, de fournir des
instruments capables d’aider les jeunes à saisir les textes bibliques dans son
contexte d’origine et actuel, des outils d’analyse scientifique à leur niveau.
Pour ce faire, divers biblistes congolais s’efforcent d’approfondir tel ou tel
aspect de ces points dans un travail remarquable de divulgation. Mentionnons
par exemple la collection « Parole
de Dieu pour tous », dans laquelle nous avons Apprendre à lire la Genèse de Roger Wawa
et la collection « Bible et
Pastorale » où il est question d’Apprendre à lire l’Evangile de Marc de Paul-Marie Buetubela Balembo. L’année
paulinienne a servi de motif pour la sortie d’un petit commentaire de Gavioli
Piero, connaître, lire, imiter Saint Paul
dans Mbegu 72 (2008). Voici quelques échantillons de supports pouvant aider les
jeunes à apprendre, interpréter la Parole de Dieu correctement. A cela, il faut
ajouter des supports d’ordre méthodologique dans le partage de la Parole, c’est
le cas de l’ouvrage de Mgr Oswald Hiermer, L’emploi
Pastorale de la Bible. Méthodes de partage de l’Evangile. Pour finir, il
est pertinent de leur présenter les bonnes versions de la Bible recommandées
par l’Eglise et leur montrer comment il faut s’en servir. Les Bibles,
aujourd’hui, contiennent des introductions, des notes, des lexiques, des
cartes, des renvois à d’autres passages utiles pour leur bonne interprétation.
La diffusion de la Bible pour les jeunes
Conclusion
Présenter l’état de
la lecture de la Parole de Dieu dans les groupes et mouvements des jeunes, tel
a été le but que nous nous sommes assigné dans cette étude. L’analyse effectuée
a révélé que les jeunes lisent la Parole de Dieu, mais par manque d’encadrement
dans ce domaine, ils se livrent à des interprétations lamentables. Pour sauver
la situation, il faut leur offrir une formation adéquate à un double
niveau : d’une part, leur donner une méthode adaptée à leur environnement,
réalité, qui ne soit ni trop académique, ni trop théorique, mais moyenne ; d’autre part, leur
présenter des supports didactiques et méthodologiques pouvant les aider à bien
s’orienter dans cette matière et à conduire leurs réunions lors des partages de
la Parole de Dieu. Enfin, cette monographie se présente comme un
questionnement, une interpellation à l’endroit des biblistes, théologiens,
pasteurs et catéchistes de l’archidiocèse de Lubumbashi de travailler à une
explication crédible de la Parole de Dieu, à son actualisation dans le milieu
des jeunes de façon qu’elle contribue à la transformation de leur entourage et
annonce un salut intégral. Concrètement, il s’agit d’intensifier l’apostolat
biblique dans les différents groupes et mouvements paroissiaux de
l’archidiocèse de Lubumbashi, c’est-à-dire, créer des centres des sessions de
formation, d’initiation aux lectures et interprétations des textes bibliques
proportionnels à leur âge, capables de provoquer, de stimuler en eux l’audace
vers une exploration fructueuse de la Bonne nouvelle. En outre, il est question
pour les biblistes, théologiens, pasteurs et catéchistes de l’archidiocèse de
Lubumbashi de vivre le credo de l’ecclésiologie africaine : Je crois en l’Eglise famille de Dieu[47]. Car, nous croyons qu’en
dehors des CEB, les groupes et mouvements des jeunes sont aussi des espaces exceptionnels
de la réalisation et de l’actualisation de l’Eglise famille de Dieu. En dernier
lieu, nous avouons la limite de notre recherche. Nous n’avons pas réussi à
parcourir tous les groupes et mouvements paroissiaux de l’archidiocèse de
Lubumbashi, mais nous croyons que l’enquête menée dans certains d’entre eux
nous a indiqué approximativement l’état de la lecture de la Parole de Dieu.
[1] Nous remercions vivement le
Père Michel VANHEUSDEN pour sa disponibilité d’avoir accepté de corriger ce
travail malgré son âge avancé et au père Léon VERBEEK pour une vie donnée à la
jeunesse congolaise. Nous leur dédions cette recherche pour leurs anniversaires
des 80 ans d’existence.
[2] L’article de Mgr Fulgence
Muteba, Lecture Biblique dans les C.E.B. de Lubumbashi in Chemchem n° 3 (septembre 2001), 14 - 27 (voir le résumé à la
note n° 3), nous a orienté à situer notre recherche sur un champ non encore
exploré au niveau de l’archidiocèse de Lubumbashi, celui de la lecture de la Parole de Dieu dans les
groupes et mouvements des jeunes, puisque ce ne sont pas tous les jeunes
qui participent aux réunions des C.E.B. Certains jeunes prennent part uniquement aux réunions de
groupes et mouvements. Voilà pourquoi,
il nous a semblé pertinent de nous y intéresser. Telle est la raison
majeure qui justifie le titre de notre petite investigation : La
lecture de la parole de Dieu dans les groupes et mouvements des jeunes de
l’archidiocèse de Lubumbashi. Défis et suggestions. Il y a là un
immense chantier qui reste encore inexploré. Nous n’avons pas voulu étendre
notre recherche à toute l’Afrique comme l’ont proposé les organisateurs de ce
colloque par peur de nous perdre dans des affirmations générales, théoriques et
de tomber dans des conclusions hâtives et généralisantes. Il faut le dire.
L’Afrique n’est pas un pays, c’est plutôt un continent. En effet, les réalités
peuvent varier d’une région à une autre. Cette modeste recherche a été
effectuée d’abord dans le cadre d’un colloque organisé à Jérusalem par
l’association des biblistes salésiens en
2010 et a été ensuite successivement
présentée à la salle Famiglia et à la paroisse Saint Marc Kalubwe le mois de
Septembre 2013, mois de la Bible proclamé par la CENCO, devant les agents
pastoraux et certains prêtres de
l’archidiocèse de Lubumbashi.
[3] Il s’agit ici de la bibliothèque du
Theologicum Saint François de Sales.
[4] Voici les grandes lignes
de l’enquête effectuée par Mgr Fulgence Muteba quant à la lecture de la Bible
dans les CEB. Au niveau du texte biblique, dans la plupart des cas, une faible
fraction de membres des CEB possèdent une Bible à la maison. Lors des réunions,
ils lisent les textes bibliques présentés dans le feuillet pastoral Neno la Mungu ou dans le Missel swahili Siku za Bwana. Les textes lus,
sont le plus souvent ceux proposés par la liturgie dominicale. Il n’y a donc
pas de contact ‘‘direct’’ avec le texte biblique lui-même. Mgr Fulgence
Muteba a aussi constaté que le texte biblique disponible en langue swahili
n’est pas d’une compréhension facile pour les gens de Lubumbashi. Il est
question d’un swahili de l’Afrique de l’Est difficile à comprendre pour les
fidèles de CEB. Vis-à-vis de cette difficulté linguistique, certaines CEB ont trouvé
un remède palliatif : une traduction simultanée. Un membre lit un texte en
français et le traduit en swahili local pour l’assemblée. Cette traduction
déforme souvent le sens du message biblique. Il en découle que la Bible est
très peu connue en CEB pour qu’elle soit lue. En dépit de cette ignorance de la
plupart de membres de CEB, il y a, en revanche, une minorité de lecteurs de la
Bible. Il s’agit des intellectuels engagés dans quelques secteurs de la vie
ecclésiale, des membres du renouveau charismatique, des laïcs engagés dans la
vie paroissiale et des fidèles ayant suivi une session biblique. La Bible ainsi
lue par une minorité soulève la question de son interprétation. Elle est objet
de plusieurs interprétations dans les CEB : - Le fondamentalisme : dans les CEB les
textes bibliques sont interprétés littéralement.
-
Actualisation : dans tous les cas, la pointe de l’interprétation
consiste à contextualiser, inculturer, restituer le message biblique dans son
aujourd’hui. C’est-à-dire la préoccupation des membres de CEB est d’écouter la
Parole de Dieu au quotidien.
-
Accentuation moraliste : les orientations du message sont le plus
souvent d’ordre moral.
Mgr F. Muteba, devant cet
état de lecture de la Bible dans les CEB, conclut en
disant : « Si le texte biblique intéresse encore les chrétiens
et chrétiennes en CEB, c’est parce qu’il se prête à une interprétation qui
concerne la vie actuelle des communautés de baptisés dans la société ». De
cette enquête, notre auteur relève un double défi : - un défi à la culture
catholique : il s’agit de revenir à la Bible dans les célébrations
liturgiques. Car « L’Eglise catholique d’ici tend à noyer le texte
d’Ecriture dans une foule d’éléments auxquels on accorde une importance
exagérée et pour l’inculturation pour laquelle on se bat bec et ongles. On
comprend dès lors qu’il y a très peu de traductions bibliques catholiques en
langues vernaculaires dans notre Eglise locale. Les textes bibliques en langues
vernaculaires dont on dispose jusqu’à présent sont pour la plupart d’origine
protestante et souffrent souvent de vices herméneutiques à peine voilés ».
- un défi aux sciences
bibliques : les sciences bibliques dans l’univers catholique connaissent
une grande évolution. Celle-ci est méconnue à la base. Il faut donc passer
« d’une lecture en Sorbonne à une exégèse en Eglise, mais sans cesser
d’alimenter les lecteurs assoiffés d’écouter Dieu… Les chrétiens et chrétiennes
de la Base attendent impatiemment que Dieu soit enfin « directement »
écouté par son peuple d’ici ». En
définitive, la monographie de F. Muteba a montré que la Bible est méconnue par
un grand nombre de fidèles de la base. Ainsi, l’Eglise à l’instar de l’Eglise
antique est conviée à la présenter aux chrétiens et chrétiennes de la Base afin
qu’ils connaissent Dieu.
[5] Le travail de F. MABUNDU
MASAMBA, Lire la Bible en milieu
populaire (Paris, Karthala 2003), est une perle précieuse pour tout agent
pastoral qui cherche à rendre accessible la Parole de Dieu aux chrétiens et
chrétiennes de la Base. Ce travail présente des outils pour découvrir au mieux
la Bible avec des gens simples. Car l’interprétation de la Bible ne peut pas
être le monopole de quelques spécialistes. Aussi, l’auteur s’engage-t-il à montrer comment
réguler l’interprétation des textes bibliques au niveau de la base en évitant
autant que possible les embûches d’une mauvaise lecture du texte biblique et
les dangers que celle-ci pourrait faire courir à la foi et à la vie. Pour ce
faire, il montre d’abord la place de la Bible dans la pastorale, ensuite il
présente des approches bibliques en milieu populaire, enfin il donne des pistes
pour une pratique de la Bible dans une Pastorale en Afrique.
[6] Ibidem, 81.
[7] Cf. Ibidem, 82-87.
[8] Cf. VD, n°73
[9] Pour les Bilenge Ya
Mwinda (Jeunes de lumière), l’Evangile « Bonne Nouvelle » est leur
livre de chevet et leur manifeste. Le premier travail que Dieu attend d’eux,
c’est la contemplation. La formation consiste en un enseignement biblique et chrétien,
Cf. Luyeye, Une Pastorale pour les jeunes. Origine des Bilenge ya Mwinda
(Limete kinshasa, Saint Paul Afrique 1990) 16 ; 25.
[10] Cf. A. Kabasele Mukenge, La Parole se fait chair et sang. Lecture de la Bible dans le contexte
africain (Kinshasa, Médiaspaul 2003) 36.
[11] Ce Nouveau Testament est
toujours donné gratuitement aux jeunes tant protestants que catholiques. Voici
d’une part, les prix de bonnes versions de Bibles conseillées par
l’Eglise dans la librairie Médiaspaul
de Lubumbashi (depuis 2010) : La Bible de Jérusalem (BJ) grand format
16$, la Traduction Œcuménique de la Bible (TOB) grand format 14$, La Bible
des Communautés Chrétiennes (BCC) petit format 7,6$ et grand format
10,2$ ; la Bible Expliquée (BE) petit jaune 11,1$ et la BE noire 15,11$.
. Et voici d’autre part, les prix de
versions protestantes dans la librairie protestante Viens et Vois de Lubumbashi : Louis second 12$, la Sainte
Bible 70$, la Bible Thompson 80$, la Sainte bible avec commentaire de CI 60$.
Les protestants au contraire des catholiques amènent leur Bible dans les
assemblées. Est-ce que la raison économique avenacée par la plupart des
chrétiens catholiques tient-elle débout ? Il faut l’approfondir. A notre
humble avis, il faut apprendre aux jeunes d’amener la Bible dans leurs réunions
hebdomadaires. Il s’agit là plus d’un problème de mentalité que de celui de
l’économie. Voici le témoignage à la question du manque de l’apport de la Bible
dans les assemblées ou réunions des jeunes. D’après le témoignage d’un de nos
étudiants du diocèse de Kilwa-Kasenga de la paroisse Bienheureuse
Anuarite : bon nombre des fidèles n’avait pas l’habitude d’amener avec eux
la Bible à l’Eglise. Et c’est avec l’arrivée 1986 d’un curé (Abbé Mpala
Mbabula) qu’est né cet esprit d’utiliser la Bible pendant la messe puisque le
curé avait l’habitude de renvoyer ses fidèles à d’autres textes parallèles. Il
faut dire que le résultat était très positif. Les chrétiens en avaient pris goût
et ils amenaient leur Bible.
[12] Le prix de ce feuillet
pastoral est presque insignifiant, mais il joue un rôle didactique assez
important.
[13] F. Muteba, Art. Cit., 20.
[14] Cf. DV, n°22. Ce numéro insiste sur la
nécessité de bonnes traductions de la Bible en vue de la catholicité de
l’Eglise au sens de LG II n°13.
Car : « Les traductions de la Bible devaient permettre une
connaissance plus profonde et une meilleure interprétation de la Parole de
Dieu ». Voir aussi Vatican II, La
Révélation divine tome II (Paris, Cerf 1968) 446.
[15] Cf. DV,
n° 15.
[16] Cf. DV, n° 16.
[17] Le fondamentalisme est une erreur à éviter.
Selon le document de la commission biblique pontificale de 1993, sur l’interprétation
de la Bible (IB), on peut lire : « La lecture fondamentaliste
part du principe que la Bible, étant Parole de Dieu inspirée et exempte
d’erreur, doit être lue et interprétée littéralement en tous ses détails. Mais
par interprétation littérale elle entend une interprétation primaire,
littéraliste, c’est-à-dire excluant tout effort de compréhension de la Bible
qui tienne compte de sa croissance historique et de son développement. Elle
s’oppose donc à l’utilisation de la méthode scientifique historico-critique,
comme de toute autre méthode scientifique pour l’interprétation de
l’Ecriture », CBP, L’interprétation
de la Bible dans l’Eglise (Québec, Paulines 1994) 61. Voir aussi A.
KABASELE MUKENGE, Lire la Bible dans une
société en crise. Etudes d’herméneutique interculturelle (Kinshasa,
Médiaspaul 2007) 11-63.
[18] Une telle actualisation
pourrait devenir dangereuse. Car, elle méconnait l’unité des deux Testaments.
Notons avec A. Kabasele Mukenge
que « le fondement de
l’actualisation biblique est la conviction de l’unité organique du peuple de
Dieu de l’Ancien et du Nouveau Testament dans le temps et dans l’espace, ce
qu’on désigne sous le nom de « personnalité corporative ». En
parlant à Moïse, Dieu parle à Israël ; en parlant à Israël, il parle à l’humanité !(…)
Dès lors, la parole ancienne n’est pas à annuler, mais seulement à compléter en
fonction des situations nouvelles par mode d’explication et de développement
d’éléments anciens qui étaient déjà présents, mais peu développés », A.
KABASELE MUKENGE, La Parole se fait chair
et sang, 35-36.
[19] VD, n° 73.
[20] Cf. A. Kabasele Mukenge, Lire la Bible dans une société en crise, 18-19.
[21] Pour la plupart de
congrégations religieuses et maisons de formation sacerdotale existant dans
l’archidiocèse de Lubumbashi, les candidats ont comme tâches apostoliques
l’encadrement de groupes et mouvements des jeunes.
[22] Voir CBP, L’interprétation de la Bible dans l’Eglise,
61-64.
[23] F. Mabundu Masamba, Op. Cit., 15.
[24] Ibidem, 42-43. Pour une formation biblique des chrétiens voir aussi
VD, n° 75-76.
[25] Le thème de la pastorale salésienne des
jeunes de 2010-2011 : « Jeunes, soyez missionnaires de
vous-mêmes pour promouvoir les valeurs de la vraie vie », encourage une
initiative de ce genre. Les jeunes doivent être leur propre missionnaire. DV, n°84
encourage une telle initiative.
[26] VD, n° 104.
[27] F. Mabundu Masamba, Théologie et pastorale
des communautés ecclésiales vivantes de base. Eléments pour une reconstruction
sociale à partir d’en-bas in Léonard Santedi Kinkupu (dir.) La théologie et
l’avenir des sociétés. Cinquante ans de l’Ecole de Kinshasa (Paris, Karthala
2010) 489.
[28] Cf. CBP, L’interprétation
de la Bible dans l’Eglise, 28-64.
C’est dans cet ordre d’idée que J.M. ELA, nous invite à la révision de
méthodes de la théologie, il s’agit selon lui de chercher la manière la plus
apte de communiquer la doctrine aux hommes de notre temps, J.M. ELA, Repenser la théologie africaine. Le Dieu qui libère
(Paris, Karthala 2001)101.
[29] Cf. F. Mabundu Masamba, Op. Cit., 260.
[30] Cf. Ibidem, 261.
[31] Cette façon de penser
résume le thème de la pastorale salésienne des jeunes de
2010-2011 : « Jeunes soyez missionnaires de vous-même… ».
[32] Cf. Ibidem,
[33] Cf. Ibidem, 272.
[34] Cf. Ibidem, 280-281.
[35] Cf. Ibidem, 281.
[36] Cf. Ibidem, 282-283.
[37] Africae Munus, n° 64.
[38] C.-M. Martini, Se
retrouver soi-même (Paris, Bropols 1997) 54.
[39] Ibidem, 41.
[40] Ibidem, 43.
[41] VD, n° 59.
[42] R. Tonelli, Giovani, in Manlio Sodi-Achille M. Triacca (a
cura di), Dizionario di omelitica
(Torino, Elle di ci 1998) 636-644.
[43] L’usage de ces matériels
a été recommandé par le Synode sur la Parole de Dieu qui déclare au n°
57 : « (…) Là où le besoin se fait sentir, les organes compétents
peuvent pourvoir à la publication de matériel didactique qui facilitera le lien
entre les lectures proposées par le lectionnaire, (…) ».
[44] VD, n°115.
[45] Benoit XVI, Message
pour la XXIe Journée Mondiale de la Jeunesse 2006, AAS 98 (2006) 282-286 ;
La DC, n° 2355, 307-309. Cité dans VD, n°104.
[46] Ibidem.
[47] Cf. J.-P. TAFUNGA, Notre foi en l’Eglise-Famille de Dieu.
Lettre Pastorale pour le Carême (édition de l’Archevêché - Médiaspaul,
Lubumbashi 2011) 3.
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